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Break Point, la série qui revisite le tennis

Tout comme « Drive to Survive » est parvenue à redynamiser la Formule 1, la série documentaire « Break Point » fait souffler un vent de fraîcheur sur le tennis mondial, en misant sur un format immersif et en vogue.

Une page de l’histoire de la petite balle jaune s’est tournée en 2022, quand Roger Federer et Serena Williams ont raccroché leurs raquettes. Rafael Nadal et Novak Djokovic ne seront pas non plus éternels et, avec eux, leurs fans vieillissent.

En marge de l’Open d’Australie, Netflix a lancé mi-janvier « Break Point », qui parie sur l’immersion aux côtés de joueurs prometteurs pour continuer de susciter l’appétit des sponsors et des diffuseurs, et ouvrir le tennis à un nouveau public.

« C’est désormais nécessaire de fournir davantage de contenu sur ce qu’il se passe en coulisses et en dehors » pour « enrichir l’expérience des fans », expliquait en juillet le président de l’ATP, Andrea Gaudenzi, lors d’une interview croisée avec son homologue de la Formule 1, Stefano Domenicali.

Le format de la docu-série s’est révélé un bon pari pour la F1, avec le lancement de « Drive to Survive » en 2019. Au plus près des pilotes, dans leur quotidien ou en course, cette production a connu un tel succès qu’une cinquième saison sortira fin février sur Netflix.

Le phénomène a profité aux audiences télé. Aux États-Unis, l’un des marchés prioritaires de la F1 depuis que le groupe Liberty Media a acquis les droits commerciaux de la F1 en 2017, un record historique a été enregistré en 2022: la saison a rassemblé en moyenne 1,2 million de téléspectateurs par course, soit 28% de plus qu’en 2021, selon les chiffres du diffuseur ESPN.

Devenue « glamour », la discipline attire dorénavant un public « plus jeune et plus mixte », note Thomas Sénécal, directeur des sports de Canal+, son diffuseur officiel en France.

« Break Point », découpée en cinq épisodes, suit pour sa part des joueurs qui pourraient incarner la relève du tennis mondial, avec notamment l’Australien Nick Kyrgios, connu pour ses coups de génie sur les courts comme pour ses coups de gueule, ou encore la Tunisienne Ons Jabeur.

En 2022, cette dernière avait échoué en finale du prestigieux tournoi de Wimbledon, moment capturé au tournage.

« Je n’ai pas peur que les gens voient à travers moi. (…) Je veux juste leur montrer que nous sommes simplement des êtres humains et que nous souffrons beaucoup après une défaite », avait confié la N.2 mondiale de 28 ans.

Mais se retrouver figure de proue du tennis mondial n’a pas porté chancé à Kyrgios qui, comme deux joueuses qui figurent en bonne place dans « Break Point », Paula Badosa et Ajla Tomljanovic, a dû déclarer forfait pour l’Open d’Australie.

L’Italien Matteo Berrettini a lui été éliminé dès son entrée en lice et Jabeur a chuté jeudi au 2e tour. Au point qu’on parle désormais à Melbourne parmi les joueurs d’une… « malédiction Netflix ».

En attendant les audiences de « Break Point », les docu-séries sportives continuent de séduire et touchent toutes les disciplines, du football au rugby, en passant par le basket-ball avec la série-événement « The Last Dance » retraçant l’ère Michael Jordan aux Chicago Bulls.

Leur nombre a ainsi augmenté de 70% entre 2019 et 2022, selon Glance, entité de Médiamétrie spécialisée dans les marchés audiovisuels internationaux.

« Le sport s’impose maintenant parmi les thématiques phares des séries documentaires », commente auprès de l’AFP Zélie Auvinet, chargée d’études chez Glance.

Sur le même modèle que « Break Point », on retrouve chez Netflix « Cheer », plus insolite, dans les coulisses d’une équipe de cheerleaders au Texas, ou encore « MotoGP Unlimited » chez Amazon, sur le championnat du monde MotoGP.

Netflix sortira aussi mi-février « Full Swing », mettant en avant des joueurs du circuit professionnel de golf PGA, et a déjà dans ses cartons pour 2024 une docu-série sur le Tournoi des six nations. Le Tour de France 2022 sera lui à l’honneur d’ici l’été, en partenariat avec France Télévisions.

Pour les chaînes, l’immersion est aussi du pain bénit. En mai, Canal+ se glissera par exemple au coeur du rubgy dans les demi-finales du Top 14, et espère faire de même avec le football. La chaîne a d’ailleurs doublé son offre de documentaires sportifs en 2023.

« Au-delà du grand spectacle, le sport offre des dramaturgies exceptionnelles, des destins, des luttes contre l’adversité, des blessures… Le public en est aussi friand ! », souligne Anne Georget, présidente du Fipadoc, le festival international du documentaire qui démarre vendredi à Biarritz.

KD avec AFP

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