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CAN 2022 : quel impact pour le Cameroun ?

La Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN), qui se déroulera début 2022 au Cameroun, peut-elle être une « lueur d’espoir »  pour l’économie camerounaise ? Durement impacté par la crise liée à la pandémie de Covid 19 et des conflits internes sur son territoire, le Cameroun fonde de grands espoirs sur cette compétition continentale pour relancer une partie de son activité économique.

Selon nos confrères de l’Agence France Presse, pour les artisans et commerçants camerounais, la CAN, organisée par le Cameroun en janvier 2022 après avoir été deux fois reportée, est une « lueur d’espoir », « un leitmotiv », « un objectif » dans une période marquée par un fort ralentissement économique.

« On a eu d’abord la crise de Boko Haram dans l’extrême-nord, puis le conflit séparatiste en zone anglophone. Le Covid-19 nous a achevés », souffle Mouhamadou Isolha, président du marché de l’artisanat de Douala. « On a eu des mois très compliqués. Plus aucun visiteur ne venait. Nous vivons quelque chose de jamais vu », poursuit-il.

« La CAN peut changer beaucoup de choses avec l’affluence de touristes et de spectateurs », estime-t-il.

L’économie camerounaise, qui représente plus de 40% du PIB de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, est la plus diversifiée de la région. Mais un tiers des habitants vit avec moins de deux euros par jour et le taux de pauvreté atteint près de 40%. Le salaire minimum y est de 36.200 francs CFA (55 euros).

L’épidémie de Covid a fait chuter les investissements publics, privés, et la consommation. Le secteur tertiaire a été le plus affecté, selon la Banque mondiale, notamment les hôtels, la restauration, les transports et les services publics.

« La CAN apparaît comme une activité de souveraineté, de rayonnement international et de prestige de l’Etat camerounais », selon Narcisse Mouelle Koumbi, ministre des sports et président du comité organisateur de la CAN. « Elle induit aussi une formidable opportunité pour l’aménagement du territoire, en termes d’infrastructures sportives, routières, hospitalières ».

Cameroun 2022 : des oppositions
Pour l’économiste Dieudonné Essomba, « la CAN ne peut avoir un effet macroéconomique fort ». « Les stades construits sont des investissements de prestige mais n’ont pas un impact structurant sur la vie des populations », déclare-t-il à l’AFP. « Le Camerounais moyen a besoin d’eau, d’emploi, d’accès aux soins ».

« L’impact est extrêmement marginal par rapport au coût de l’investissement », assure-t-il, avant de rappeler que la dette camerounaise du secteur public, évaluée à 10.687 milliards de FCFA (environ 16 milliards d’euros), soit 44,4% du PIB, « est déjà très élevée et sera très difficile à payer ».


Jean-Michel Nintcheu, un député du Social Democratic Front (SDF), a demandé des comptes au gouvernement et critiqué « un endettement vicieux » et « potentiellement improductif » avec plusieurs « rallonges opaques ».

« On parle de plus de 3.000 milliards de FCFA (4,5 milliards d’euros) déjà consentis pour cet événement », explique-t-il à l’AFP, un chiffre que le gouvernement n’a pas confirmé.

Le député ajoute « qu’on aurait pu utiliser une partie de cet argent pour accompagner les opérateurs économiques, construire des hôpitaux et des écoles, investir massivement dans l’agriculture, dynamiser l’agro-industrie et renforcer l’offre en énergie électrique ».

KD avec AFP

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