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Jean Todt tire sa révérence

Ancien co-pilote puis dirigeant d’équipes à succès, notamment en Formule 1 avec Ferrari, proche de Michael Schumacher, le Français Jean Todt achève un énième « chapitre » après douze ans comme président inflexible de la Fédération internationale de l’automobile (FIA).

« Ma manière d’exercer le pouvoir est collégiale. (…) On est toujours plus fort si on prend une décision partagée par les autres », expliquait-il en 2020 à l’Equipe, mais « je n’hésiterais pas éventuellement à l’imposer de manière autoritaire et autocrate ».

Personnage incontournable du sport automobile mondial, Todt ne veut pas parler de retraite à 75 ans: « c’est la fin d’un chapitre », a-t-il souligné dimanche sur France 2, « toujours passionné et en forme » alors que se termine son troisième et dernier mandat à la FIA.

Si certaines rumeurs annoncent un retour chez Ferrari, où il a dirigé l’écurie de F1 entre 1993 et 2008 en remportant six titres des pilotes et huit des constructeurs, Todt n’en fait « pas une priorité ».

« J’ai le privilège d’assumer d’autres fonctions en dehors du sport auto que j’adore », expliquait-il au Grand Prix de France en juin, en référence notamment à son rôle d’envoyé spécial des Nations Unies pour la sécurité routière, qu’il occupe depuis 2015.

Jean Todt, emblématique président de la FIA

Todt, qui a également prévu de sortir un livre fin 2022, continuera par ailleurs de rendre visite à Schumacher, son ancien pilote chez Ferrari devenu ami proche.

Le Français est l’une des rares personnes à rendre visite à l’Allemand, dont l’état de santé est tenu secret depuis son accident de ski en 2013.

Taciturne de prime abord, Todt a un caractère bien trempé voire explosif, sans concession avec ses subordonnés comme ses interlocuteurs.

Elu fin 2009 à la tête de la FIA, il succède au sulfureux Max Mosley, s’attache à moderniser la gouvernance de l’institution, crée une commission des femmes. Réélu sans adversaire en 2013 et 2017, il fait de la sécurité sa priorité. Sa gestion des conséquences de la pandémie pour le sport auto a aussi été saluée en 2020.

« A 70% je suis heureux de partir et à 30% je suis nostalgique », a-t-il commenté jeudi, retenant de sa présidence « les améliorations en matière de sécurité ».

« Romain Grosjean qui est en vie (après son accident fin 2020 à Bahreïn, ndlr), Lewis qui est en vie (accident à Monza en 2021), c’est cela qui compte », a-t-il estimé, ajoutant un mot sur la sécurité routière et « le casque abordable pour tous, pour les pays en voie de développement ».

Avant de diriger la FIA, Todt avait rendu à Ferrari ses lettres de noblesse. En 1993, à 47 ans, il prend la tête de la mythique écurie, sevrée de titre depuis 1983.

Fin 1995, le manager à poigne prend une décision cruciale: le recrutement de Schumacher, double champion du monde en titre.

En 1999, le premier titre des constructeurs tombe enfin dans l’escarcelle des rouges de Todt, Mais c’est en 2000 que Ferrari entame sa domination sans partage avec le doublé pilotes-constructeurs jusqu’en 2004.

Devenu directeur général en 2004, puis administrateur délégué entre 2006 et 2008, Todt voit Kimi Raïkkonen lui apporter une dernière couronne des pilotes en 2007 et gagne en 2008 un dernier titre constructeurs.

« A partir de 1981, quand j’ai été nommé à la tête de Peugeot, jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas manqué un seul jour de travail. C’est une bénédiction, enfin un mélange de folie et de bénédiction », retraçait-il l’été dernier.

Sous sa direction, Peugeot est revenu en Championnat du monde des rallyes (WRC) en 1984, s’emparant des titres pilotes et constructeurs en 1985 et 1986.

Avec la marque française, Todt a aussi remporté quatre Paris-Dakar (1987-1990) puis, en endurance, le Championnat du monde des voitures de sport (1992) et les 24 Heures du Mans (1992, 1993).

Issu d’une famille juive polonaise, né à Pierrefort dans le Cantal le 25 février 1946, Todt a toujours été passionné de mécanique.

De 1966 à 1981, le premier de ses « chapitres » s’était écrit comme copilote, quittant le siège de droite comme vice-champion du monde 1981 avec Guy Fréquelin.

Côté vie privée, celui qui partage depuis 2004 la vie de l’actrice malaisienne Michelle Yeoh, ancienne James Bond girl, estime qu’il est « quasi impossible de concilier réussite professionnelle avec réussite personnelle ». Son fils Nicolas, 44 ans, est lui agent de pilotes.

KD avec AFP

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