Le départ de CR7 de la Juventus risque d’assombrir encore un peu plus le paysage footballistique italien. La star portugaise apportait en effet une aura à un Calcio de plus en plus englué dans des problèmes financiers. L’âge d’or du football italien serait-il définitivement révolu ?
Avec le départ officialisé vendredi de Cristiano Ronaldo pour Manchester United, une nouvelle histoire débute à la Juventus, qui perd un buteur hors pair mais parfois compliqué à gérer pour ses entraîneurs et devenu pesant pour les finances turinoises.
Résolue au départ de sa superstar, la Juventus a reçu dans l’après-midi « l’offre » qu’elle attendait, pas de Manchester City comme on le pensait vendredi matin mais du club de ses débuts, Manchester United. Les Turinois souhaitaient une indemnité de 25 à 30 millions d’euros pour libérer la star avant la fin de son contrat, en juin 2022, selon des médias.
La présence pesante de Cristiano Ronaldo, titulaire quasi inamovible et indispensable buteur des dernières saisons (101 buts en 134 matches), a parfois été un frein au développement d’une nouvelle Juventus. Les entraîneurs Maurizio Sarri (2019-20) puis Andrea Pirlo (2020-21) n’ont ainsi jamais réussi à renouveler le jeu d’une équipe trop dépendante des performances – et parfois des humeurs – de « CR7 ».
Hors du terrain, Ronaldo a permis à la marque Juve de franchir un nouveau palier, tant en termes de visibilité mondiale que de revenus issus de la billetterie et du sponsoring, avec des contrats revus à la hausse avec Adidas et Jeep.
Mais il pesait aussi lourdement sur les finances, fragilisées par la crise sanitaire liée au Covid-19. « CR7 » coûtait quelque 86 millions d’euros chaque année au club, entre son salaire hors normes (31 M EUR net, 57 M EUR brut) et l’amortissement de l’investissement consenti en 2018 pour le faire venir du Real Madrid (115 M EUR, soit près de 29 M EUR par saison jusqu’en 2022).
Au-delà des chiffres, la vraie déception du mariage Ronaldo-Juventus reste la Ligue des champions avec trois éliminations précoces (en quarts, puis huitièmes de finale deux fois).
Or la « Coupe aux grandes oreilles » était clairement l’objectif partagé, entre un joueur qui rêve de conquérir un 6e Ballon d’or pour égaler son grand rival Lionel Messi et un club qui restait sur deux échecs en finale en 2015 et 2017.
KD avec AFP