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Les Paralympiques dans la tempête ukrainienne

Menaces de boycott, tensions entre athlètes, revirement du Comité international paralympique qui a finalement exclu les sportifs russes et bélarusses: les Jeux d’hiver de Pékin s’ouvrent vendredi après avoir éteint de justesse une énorme polémique.

L’invasion russe de l’Ukraine, menée avec la coopération du Belarus, a déjà entraîné l’exclusion de la Russie de nombreuses compétitions sportives, dont la Coupe du monde 2022, suite à un appel du Comité international olympique (CIO).

Et la politique s’est également invitée aux Paralympiques (4-13 mars), au grand dam du Comité international paralympique (CIP), qui avait autorisé mercredi les sportifs russes et bélarusses à concourir, avant de se raviser le lendemain.

La cérémonie d’ouverture vendredi soir à partir de 20h00 (12h00 GMT) en présence du président chinois Xi Jinping se déroulera donc sans aucun représentant des deux pays.

Un contraste avec celle des Jeux olympiques d’hiver de Pékin il y a tout juste un mois: les Russes, nombreux et applaudis, avaient défilé devant leur président, Vladimir Poutine, invité d’honneur.

Sanctionnée depuis plusieurs années pour dopage institutionnalisé, la Russie ne peut envoyer de sportifs concourir sous son drapeau lors des grandes compétitions internationales.

Les dirigeants russes ne peuvent d’ailleurs en théorie pas se rendre à ces événements, sauf à l’invitation du chef d’Etat du pays hôte… ce que Xi Jinping avait fait pour Vladimir Poutine.

Les deux pays avaient publié à cette occasion un communiqué commun, qui avait scellé un niveau d’amitié jamais atteint et manifesté leur position commune contre l’Otan et l’influence américaine en Asie-Pacifique.

Le quotidien New York Times affirme d’ailleurs que la Chine avait demandé à la Russie de retarder son invasion jusqu’à la fin des JO le 20 février. Des allégations fermement démenties par Pékin.

Le CIP avait d’abord annoncé mercredi que les sportifs russes et bélarusses pourraient participer aux Jeux, mais sous bannière « neutre ».

Mais devant la pression de nombreux pays, l’organisation est finalement revenue moins de 24 heures après sur sa position et a annoncé l’exclusion des représentants de Moscou et Minsk.

Un revirement justifié par le fait que « des équipes et des athlètes menacent de ne pas participer ».

« La situation dans le village des athlètes se détériore et garantir leur sécurité est devenu impossible », avait expliqué Andrew Parsons, le président du CIP.

Un crève-coeur pour une organisation internationale qui dit avoir toujours prôné l’inclusion et le rejet de toute influence politique dans le sport.

Si les comités paralympiques de nombreux pays ont approuvé cette nouvelle position, Moscou a dénoncé « une situation monstrueuse » et « une honte », promettant de saisir la justice sportive.

En Chine, pays-hôte des Jeux, les internautes étaient partagés.

« Pourquoi n’avoir pas exclu les athlètes américains lorsque les Etats-Unis ont envahi l’Irak et l’Afghanistan? », se demande ainsi un utilisateur du réseau social Weibo.

A l’inverse, « ceux qui lancent une guerre pendant la trêve olympique doivent être sévèrement sanctionnés », écrivait un autre.

Après un difficile périple en autocar à travers l’Europe, la délégation ukrainienne est elle arrivée mercredi en avion à Pékin, où elle a reçu d’innombrables messages de solidarité.

« C’est un miracle qu’on soit arrivés », a estimé Valeriy Sushkevych, le président du comité paralympique national.

« Notre présence aux Paralympiques n’est pas anodine. C’est un symbole que l’Ukraine fut, est et restera un pays », a-t-il assuré.

Le départ des athlètes exclus devrait être synonyme d’ambiance plus sereine pour les Paralympiques, un temps menacés par des boycotts d’équipes opposées à la présence russe.

Au total, l’événement réunit 564 sportifs d’une quarantaine de pays, qui s’affronteront dès samedi dans six sports (biathlon, curling en fauteuil roulant, hockey sur luge, ski alpin, ski de fond et snowboard).

Comme les JO, le rendez-vous se déroule dans une bulle sanitaire pour éviter une fuite du coronavirus ailleurs en Chine – la hantise des autorités, qui appliquent une stratégie zéro Covid.

KD avec AFP

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