Mondial de Rugby : la France ne doit pas se louper !
Autour du Stade de France à Saint-Denis, en plein Paris place de la Concorde au « village rugby » mais aussi à Bordeaux, Marseille, Lyon, Toulouse…: l’Etat français doit assurer et roder ses dispositifs de sécurité lors du Mondial de rugby, moins d’un an avant les JO.
Contrairement aux Jeux olympiques (26 juillet – 11 août 2024), la Coupe du monde n’est pas concentrée en Ile-de-France. Mais, le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France en mai 2022 focalise l’attention sur le terrain de jeu des Bleus.
C’est là que débutera la compétition vendredi soir par une affiche de rêve, France – Nouvelle-Zélande.
Quelque 2,5 millions de spectateurs, dont 600.000 étrangers, sont attendus pour un évènement qui dure près de deux mois (8 septembre – 28 octobre).
« On reste attentifs à toutes les menaces. La menace terroriste qui est toujours prégnante. Les risques sécuritaires liés à la délinquance d’appropriation, les risques autour des mouvements de foule. Mais nous sommes parés et prêts », assure le préfet de police de Paris Laurent Nunez.
« Sur les questions de sécurité, sur d’autres sujets, c’est dans une certaine mesure un test, un essai qui doit être réussi », avait déjà expliqué il y a plusieurs semaines Michel Cadot, délégué interministériel aux JO et aux grands évènements sportifs.
Autorisées par la loi olympique de 2023, les caméras dites « intelligentes », qui permettent de signaler des « mouvements de foule » suspects, « des départs de feux » ou « la présence d’une personne dans une zone interdite », ne sont pas encore prêtes à être utilisées.
En revanche, l’Etat a depuis plusieurs mois renforcé le nombre de caméras de videosurveillance en Seine-Saint-Denis, en mettant un million d’euros sur la table. Quant aux drones de la police, ils volent déjà allègrement en Ile-de-France depuis qu’ils sont autorisés ce printemps, lors d’un match, d’un concert ou après un tragique fait divers.
Côté effectifs, il y aura entre « 5.500 et 7.000 forces de sécurité intérieure », a rappelé lundi la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra. Un point du ministère de l’Intérieur est prévu mercredi matin.
Côté sécurité privée, contrairement aux JO qui peinent à trouver des troupes, le Mondial a besoin de quatre fois moins de vigiles. « Cela correspond à une journée de Ligue 1 de football », avait affirmé il y a quelques mois Jacques Rivoal, président du comité d’organisation du Mondial, soit entre 5. et 6.000 agents.
Le centre de renseignement olympique, crée pour les JO, sera aussi utilisé. Sans oublier non plus la menace cyber, comme le rappelle l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informations (Anssi) dans un document publié le 30 août, « la surface d’exposition » du Mondial et des JO « à des attaques informatiques demeure très importante ».
Un centre national de commandement stratégique (CNCS), dont l’inauguration est prévue mercredi, a été mis en place au sein du ministère de l’Intérieur spécialement pour le Mondial et les JO.
« Fluidité, sécurité et efficacité » car « les yeux du monde vont être tournés vers nous », a résumé à Bordeaux le préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, Etienne Guyot, en détaillant le dispositif comme les trois commissariats mobiles, au stade et à la gare notamment et les 900 policiers et gendarmes les jours de match.
En invités vedettes pour le week-end des 9 et 10 septembre, lors d’Irlande-Roumanie et Galles-Fidji: quatre policiers irlandais, qui faciliteront les échanges avec les anglo-saxons.
Des volontaires de l’organisation mais aussi de la métropole aiguilleront les spectateurs à la gare et à l’aéroport. En plus des supporters, Bordeaux verra aussi passer le roi Charles en visite en France.
A Paris, une fan zone située place de la Concorde, avec 40.000 personnes attendues au plus fort, permettra aussi de tester côté flux et transports le lieu de compétition des sports urbains olympiques à l’été 2024.
A Nantes, le village rugby se tiendra sur l’Ile de Nantes.
Les enceintes sportives sont parfois ces derniers mois le théâtre de happening écolos. En mai dernier, deux militants du groupe écologiste +Just Stop Oil+ avaient ainsi brièvement interrompu la finale du championnat d’Angleterre de rugby en s’introduisant sur le terrain à Twickenham.
La ville de Marseille, elle, se prépare à la fois à recevoir la Coupe du monde mais aussi le pape François.
« On attend pas moins de 50.000 à 60.000 personnes à minima par match, et le week-end des 22 et 23 septembre, ce chiffre sera triplé puisqu’il y aura la visite papale », explique ainsi Yannick Ohanessian, adjoint au maire de Marseille, en charge de la sécurité.