L’UEFA, l’Association européenne des clubs (ECA) et plusieurs grandes fédérations ont mis en garde, lundi, contre le conséquences « profondément néfastes » pour le football féminin du projet de la FIFA de doubler la fréquence de la Coupe du monde de football.
Le projet de l’instance « d’organiser tous les deux ans un Mondial masculin et féminin », au lieu de quatre ans aujourd’hui, « aura des conséquences sportives, économiques et sociétales profondément néfastes, qui altèreront le développement du football féminin », prédisent les organisations.
Leur communiqué est le dernier épisode en date dans la bataille de l’opinion qui oppose depuis début septembre la Fifa et ses alliés, partisans d’un Mondial biennal et de ses promesses de revenus supplémentaires, et un front composé de l’UEFA, son homologue sud-américaine (Conmebol), le Forum des ligues mondiales et des représentants des supporteurs et joueurs.
Dans le détail, l’UEFA et les autres signataires déplorent la « congestion supplémentaire » du calendrier féminin et redoutent « un plus grand risque de blessures physiques et d’impacts sur la santé mentale pour les joueuses de haut niveau », des griefs identiques à ceux émis contre le Mondial biennal masculin.
Mais plus spécifiquement, ils estiment que le football féminin perdrait en « viabilité financière » en raison « d’une saturation des marchés » – alors que les grandes phases finales chez les femmes se déroulent actuellement les années impaires, pendant que celles des hommes sont programmées les années paires.
Pour la même raison, ils s’inquiètent de voir la FIFA « perturber la culture des supporters du football féminin, qui est en train de prendre son essor au niveau mondial (…), mais qui risque d’être affectée par le renforcement d’événements sportifs concurrents », puisque les supporters devront souvent choisir entre accompagner leur équipe masculine ou féminine dans une même année.
Enfin, l’UEFA et ses alliés craignent un effet négatif sur la « professionnalisation et l’investissement dans les ligues nationales », pourvoyeuses « d’emplois à plein temps pour les joueuses », alors qu’il n’existe pour l’heure qu’une poignée de championnats professionnels chez les femmes.
KD avec MAP