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Procès de Papa Massata Diack : relaxe demandée

Les avocats de Papa Massata Diack, fils de l’ex-patron de l’athlétisme mondial Lamine Diack, ont plaidé jeudi la relaxe pour leur client jugé devant la cour d’appel de Paris pour corruption et détournement de fonds.

Auparavant, le parquet avait requis la confirmation du jugement de première instance contre M. Diack, surnommé « PMD », qui avait écopé de cinq ans de prison ferme et d’un million d’euros d’amende en septembre 2020.

La décision de la cour a été mise en délibéré au 9 mars.

PMD avait été reconnu coupable d’être complice d’un système de pots-de-vin visant à cacher des cas de dopage chez des sportifs russes en 2011, et d’avoir détourné des fonds à hauteur de 15 millions d’euros aux dépens de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) sur des contrats de parrainage.

Mais l’IAAF était le « principal bénéficiaire » des contrats obtenus par le consultant marketing, a assuré Me Antoine Beauquier.

Lamine Diack, une carrière qui s’est terminée en disgrâce

« Les fonds ont été versés avec l’accord de l’IAAF à une société (liée à PMD) par un contrat qui a été audité », a-t-il souligné.

« Tout était autorisé et avalisé par tous (les membres de l’IAAF), dont la directrice financière », a renchéri son collègue Me Hugues Vigier.

« Il avait déjà une carrière dans le sponsoring sportif » quand il a été recruté au début des années 2000 par l’instance internationale et les montants des contrats ont été « exponentiels » grâce à son travail, ont-ils dit.

Agé de 57 ans, M. Diack affirme son innocence depuis le Sénégal, qu’il dit ne pas pouvoir quitter car il est sous contrôle judiciaire dans cette même affaire.

Mercredi, l’avocat de la fédération internationale, Me Régis Bergonzi, avait dénoncé une « organisation bananière » de l’instance dirigée par Lamine Diack entre 1999 et 2015.

Selon lui, l’ex-dirigeant aurait orchestré, avec son fils et des complices, un réseau de corruption pour retarder les procédures de sanctions contre des athlètes russes soupçonnés de dopage fin 2011, permettant à certains d’entre eux de participer aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

En contrepartie, les parraineurs russes avaient renouvelé leurs contrats de partenariat avec l’IAAF en vue des Mondiaux-2013 à Moscou.

Il a évoqué des contrats avec la banque russe VTB signés jusqu’en 2015 pour 65,5 millions d’euros, mais où l’IAAF n’avait perçu qu’environ 13 millions d’euros.

L’instance est « la bête qu’on a totalement saignée » via des rétrocommissions par le biais de sociétés écrans ou des commissions exorbitantes pour certains contrats, a-t-il dit.

« On a détruit l’honneur de l’athlétisme et de la fédération », rebaptisée World Athletics, a lancé Me Bergonzi, demandant un total de 41,2 millions d’euros de dommages-intérêts.

Le Comité international olympique (CIO) a réclamé un euro symbolique et l’Agence mondiale antidopage (AMA) 300.000 euros de dédommagement.

Les avocats de l’ex-conseiller juridique de Lamine Diack, Habib Cissé, l’autre prévenu rejugé et le seul présent devant la cour, ont aussi plaidé la relaxe.

Le parquet avait réclamé la confirmation de sa condamnation à trois ans de prison dont deux avec sursis et 100.000 euros d’amende.

M. Cissé, 52 ans, était chargé de remettre en main propre au dirigeant de la fédération russe (ARAF), Valentin Balakhnitchev, les notifications de sanctions provisoires contre des sportifs soupçonnés après des anormalités dans leur passeport biologique.

A la barre, il a assuré que ces notifications avaient été traitées au « cas par cas », en fonction du degré de soupçons de dopage, et que tous les sportifs soupçonnés avaient finalement été suspendus en 2014.

Il avait aussi été jugé coupable d’avoir reçu 3,45 millions d’euros, soutirés à des athlètes russes pour les retirer de la liste des sportifs soupçonnés de dopage.

Les enquêteurs avaient retrouvé chez lui une liste comportant les noms de plusieurs sportifs et des sommes d’argent. Une conversation par SMS avec PMD évoquait aussi un « remboursement ».

Pour prouver la corruption, il faut « la contrepartie, le retrait des athlètes de la liste des suspects », a expliqué Maitre Louis-Marie de Roux.

Or, a-t-il assuré, M. Cissé « savait que les cas ne pouvaient pas disparaître puisque les données étaient dans les mains de l’AMA ».

Deux autres condamnés en première instance, M. Balakhnitchev et un autre ex-responsable sportif russe, Alexeï Melnikov, n’avaient pas fait appel.

Lamine Diack et l’ancien chef de l’antidopage de l’IAAF, le Français Gabriel Dollé, sont décédés depuis leur condamnation.

KD avec AFP

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