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Le sport russe banni de la communauté international

Les sanctions se sont succédé mardi au lendemain de l’appel du Comité international olympique (CIO) à bannir les Russes des compétitions sportives internationales: comme leurs footballeurs, leurs athlètes et leurs patineurs ont été bannis, leurs équipes de tennis et cyclisme ont été exclues de certaines compétitions et l’organisation du Mondial de volley leur a été retirée.

Avec son appel à « ne pas inviter ou permettre la participation d’athlètes et de représentants officiels russes et bélarusses aux compétitions internationales » et son retrait de toute distinction olympique aux hauts responsables dont Vladimir Poutine, le CIO a rompu avec une longue tradition de non intervention dans les débats politiques ou géopolitiques.

Et pour l’instant, cette recommandation semble globalement suivie d’effet: la Russie semble bel et bien suivre la voie de la Yougoslavie de Slobodan Milosevic et de l’Afrique du sud de l’apartheid dans l’histoire des parias du sport.

La Fifa et l’UEFA ont immédiatement réagi lundi en excluant la Russie du Mondial, dont elle devait disputer les barrages contre la Pologne le 24 mars.

Mardi, les annonces se sont succédé, notamment de deux fédérations particulièrement symboliques pour les Russes, le patinage et l’athlétisme, alors même que ces deux disciplines organisent des championnats du monde ce mois-ci prochain, respectivement à Montpellier et à Belgrade (salle).

Hégémoniques chez les femmes, les Russes ont remporté six médailles dont deux en or en patinage artistique à Pékin. Quant aux athlètes, qui n’avaient pu concourir sous le maillot de leur pays à Tokyo pour cause de scandale de dopage, ils voient s’éloigner leur retour de plein droit dans la famille de l’athlétisme: après Belgrade, ils seront également exclus des Mondiaux en plein air à Eugene (Oregon) l’été prochain.

La Fédération internationale de volley (FIVB) a annoncé qu’elle allait confier à un autre pays l’organisation du Mondial, initialement prévu en août et en septembre en Russie. Elle était sous pression depuis que la France et la Pologne, respectivement championnes olympique et du monde, avaient annoncé qu’elles boycotteraient la compétition si elle n’était pas organisée ailleurs.

Ski, basket, hockey sur glace, rugby: les Russes sont bannis de nombreux autres sports. Il n’y aura plus de combats de boxe professionnels dans un pays déjà privé de son Grand Prix de Formule 1 de Sotchi et de la finale de la Ligue des champions de foot, deux événements de portée mondiale dont Moscou avait fait des instruments d’influence et de communication.

La Fina (natation), qui avait déjà annulé toutes les compétitions sur le sol russe, a suivi de manière moins radicale les recommandations: les Russes pourront continuer à s’aligner mais en tant qu’individuels, en aucun cas sous les bannières russe et bélarusse.

Même décision prise dans un communiqué laconique par l’escrime, dont la fédération internationale est dirigée depuis 2008 par le milliardaire russo-ouzbèke Alisher Usmanov, visé par les sanctions européennes et qui s’est mis en retrait de l’organisation dont il est aussi un financier.

Autre discipline où les Russes sont une force majeure: le tennis. D’abord silencieuses, les instances mondiales ont finalement annoncé mardi l’exclusion des Russes et Bélarusses de la Coupe Davis et de la Billie Jean King Cup, deux compétitions dont la Russie est tenante du titre. Les joueurs russes et bélarusses pourront là aussi continuer de prendre part aux tournois du circuit, y compris ceux du Grand Chelem.

Daniil Medvedev, tout nouveau N.1 mondial, Andrey Rublev (N.6), Anastasia Pavlyuchenkova (N.14) ou encore la Bélarusse Aryna Sabalenka (N.3), pourront donc continuer de s’aligner dans les tournois, à commencer par celui d’Indian Wells en Californie, qui débute le 10 mars.

La Fédération internationale de cyclisme (UCI) a également retiré son statut à l’équipe professionnelle Gazprom/RusVelo. Seule formation russe de haut niveau du peloton international, elle devait participer prochainement à trois épreuves du calendrier mondial, Tirreno-Adriatico et Milan-Sanremo en Italie, le Tour de Catalogne en Espagne. Les coureurs russes et bélarusses qui sont employés par des équipes d’autres pays pourront en revanche continuer de concourir.

La prise de position spectaculaire et historique du CIO a pris par surprise de nombreuses fédérations, relève auprès de l’AFP, sous couvert de l’anonymat, un haut responsable de l’une d’elles.

Certaines s’inquiètent de la fragilité de sa base légale, tandis que la Russie a dénoncé leur caractère « discriminatoire » et laissé entendre qu’elles pourraient les contester, notamment devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Mais en attendant d’éventuels recours, les réponses apportées mardi vont clairement dans le sens des recommandations du CIO.

KD avec AFP

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